Dans notre précédent article consacré à la sortie du dernier clip de Beyoncé et Arrow Benjamin, co-produit par Naughty Boy, deux apnéistes français sont à l’origine de l’un des plus beaux clips musicaux de l’année : Guillaume Néry et Alice Modolo, sous la co-direction de Julie Gautier. Guillaume a répondu à nos questions pour nous expliquer comment tout a commencé et comment s’est passé le tournage.
In our previous article dedicated to the release of the last clip of Beyoncé and Arrow Benjamin, coproduced by Naughty Boy, two french freedivers are at the origin of one of the most beautiful musical clips of the year : Guillaume Néry and Alice Modolo, with a Julie Gautier’s co-realization. Guillaume answered our questions to explain to us how everything began and how was the shooting.
L’interview de l’apnéiste Guillaume Néry (english version at the bottom)
1. Guillaume, tu as une actualité dense en ce moment, entre les Championnats du monde à Chypre, et cette très belle surprise avec Beyoncé. Tout d’abord, à froid, comment te sens-tu aujourd’hui par rapport à l’accident des -139m ?
Cette semaine fut très riche en émotions. Je suis passé par tous les états. J’ai bien récupéré physiquement et mentalement de cette incident. J’ai pris beaucoup de recul et je me dis même aujourd’hui que cet incident m’a aidé à me conforter dans ma décision de mettre la compétition et les records de côté.
2. Alors ce clip Runnin’(Lose it all) avec Beyoncé et Naughty Boy, comment est-ce arrivé ? Comment « deux frenchies » se retrouvent approchés par la plus grande star de la pop américaine ?
À la base, on a été contactés au printemps dernier par Charlie Robins, le co-réalisateur du clip. Il avait en tête une idée de clip sous-marin pour l’artiste Naughty Boy. Charlie nous a contacté après avoir vu notre dernier film Ocean Gravity et voulait vraiment collaboré avec nous. Il se trouve que Julie avait écrit depuis plusieurs mois un scénario très similaire à ces idées. Ils ont mis leurs idées en commun, et voila comment le projet est né.
« Puis nous avons eu la surprise au cours de l’été que Beyoncé allait être associée, peut-être, à cette chanson. Nous avons eu la confirmation, comme tout le monde il y a 2 jours en découvrant le teaser ! Quelle belle surprise ! »
L’équipe de production nous a totalement délégué l’organisation du tournage. Nous avons choisi de travailler avec Alice Modolo, notre amie et surtout qui, en plus d’être une championne d’apnée, avait déjà quelques expériences de tournage à son actif. Puis nous avons retravaillé avec notre chef opérateur Jacques Ballard, avec qui nous travaillons depuis 4 ans, et qui fut un acteur majeur de la réussite de Narcose. Enfin, nous avons choisi de travailler sur l’atoll de Rangiroa avec la même équipe que pour Ocean Gravity, le club Y AKA Plongée Rangiroa.
3. Est-ce que votre précédent film avec Julie, Ocean Gravity, a été l’élément déclencheur ?
Oui sans aucun doute, il a été un déclencheur. L’univers visuel avait séduit Charlie Robins et le choix du lieu a été conditionné en grande partie par notre expérience là-bas.
4. Le tournage s’est donc passé à Rangiroa en juillet 2015, c’est bien ça ? Vous saviez d’ores et déjà que c’était pour ce projet précisément ?
Nous savions que c’était pour un clip pour Naughty Boy associé au chanteur Arrow Benjamin. Nous avions entendu la chanson, avec sa voix seulement. Puis nous avons eu la surprise au cours de l’été que Beyoncé allait être associée, peut-être, à cette chanson. Nous avons eu la confirmation, comme tout le monde il y a 2 jours en découvrant le teaser ! Quelle belle surprise !
5. Peux-tu nous raconter la (les) journée(s) de tournage ? Avec Alice ? Avec Julie ? Avec l’équipe sur place ? Avec les équipes américaines le cas échéant ?
L’équipe était 100% française, exceptés le co-réalisateur Charlie Robins et la productrice Sarah Tognazzi. Julie a été la véritable chef d’orchestre, en tant que spécialiste du monde sous-marin, en collaboration avec Charlie. Elle a fait un travail colossal de préparation pour que nous puissions bénéficier du maximum de temps disponible sur les 4 jours de tournage. Nous organisions le tournage autour des horaires quotidiens de marée, lors desquels nous avons tourné une grande partie des images dans un fort courant. Nous n’avions que 2 heures par jour de gros courant. Puis le reste de la journée était passé à réaliser l’ensemble des autres plans, qui parfois ne sont visibles dans le clip que 2-3 secondes, mais qui nous ont pris plusieurs heures de préparation. Nous formions plusieurs mini-équipes. L’équipe des acteurs avec Alice et moi-même, assistée par nos merveilleux apnéistes de sécurité, dont Vladimir Brouillet qui a été d’une aide exceptionnelle.
Avec Alice, nous nous sommes beaucoup soutenus car malgré la faible profondeur des prises de vue (max 15 metres), c’était très très physique. L’autre équipe était constituée de Jacques Ballard et son assistant Arthur Lauters, sous la supervision des plongeurs bouteilles de sécurité dont Katy Corviolle de YAKA Plongée. Pour que l’alchimie fonctionne, il a fallu que Julie fasse le lien constant entre les 2 équipes. Enfin, Julie était sans cesse en relation avec Charlie Robins, qui, malgré son peu d’expérience du monde sous marin, a été présent dans l’eau tout la journée avec un regard très important, plus global sur le projet en lien avec la chanson, son histoire et son rythme. Tous les matins et tous les soirs, nous réalisions des briefing et debriefings avec visionnage des plans de la journée, pour une préparation toujours plus précise. La réussite de ce projet a vraiment été possible grâce à l’anticipation de toutes les problématiques. Il n’y a eu aucune improvisation.
6. Y’a-t-il eu des difficultés sur le tournage ? Les conditions météo ? Le courant ? Était-ce physique, ou nettement en-deçà de vos capacités ?
Globalement, il n’y a pas eu de grosses difficultés. Nous avons eu une chance inouïe avec la météo. Physiquement ce fut très dur, mais nous n’avons eu aucun gros pépin pendant le tournage.
7. On imagine que ce projet est un véritable tremplin pour votre carrière artistique à Julie et à toi ? Heureux d’avoir créé un genre nouveau ? D’avoir innové ?
Quand nous avons lancé Free Fall, notre premier film il y a 5 ans, notre carrière a complètement changé. Il aura été le déclencheur d’un nouvel élan. Nous avons cru à nos idées farfelues et nous avons tenté d’aller de l’avant, portés par les témoignages du public. C’est ainsi que Julie a trouvé l’énergie de mettre en image un film qu’elle avait écrit depuis plusieurs années. Nous avançons lentement, sans se précipiter, en essayant de faire de la qualité, plus que de la quantité. Nous allons continuer à essayer d’amener un regard décalé sur le monde sous-marin.
8. Tu as l’habitude d’avoir les pieds sous l’eau, est-ce que ça va être compliqué de garder les pieds sur terre après ce projet avec Beyoncé ?
Oui, aucun problème. J’ai eu très peur après mon accident et je réalise vraiment ce qui est essentiel. J’ai la chance d’avoir Julie et ma fille qui me montrent ce qui est essentiel.
The US version of the interview
1. Guillaume, you have a dense current events at the moment, between World championships in Cyprus, and this very beautiful surprise with Beyoncé. First of all, under cold conditions, how you do feel with regard to(compared with) the accident of-139m today?
This week was very rich in feelings. I passed by all the states. I got back well physically and mentally of this incident. I took a lot of backward drop and I say myself even today as this incident helped me to consolidate me in my decision to put the competition and the records aside.
2. Then this clip Runnin ‘ (Lose it all) with Beyoncé and Naughty Boy, how did it arrive? How » frenchy two » find themselves approached by the biggest star of the American pop?
On the basis, we were contacted in the last spring by Charlie Robins, the co-director of the clip. He had in mind one idea of submarine clip for the artist Naughty Boy. Charlie contacted us having seen our last movie Ocean Gravity and wanted really collaborated with us. It turns out that Julie had written for several months a scenario very similar to these ideas.
« Then we had the surprise during the summer when Beyonce was going to be associated, maybe, with this song. We have the confirmation, how everybody 2 days ago by discovering the teaser! What a beautiful surprise! »
They shared their ideas, and here is how the project was born. The production team totally delegated to us the organization of the shooting. We chose to work with Alice, our friend and especially who besides being a champion of apnea had some experiments of shooting. Then we worked again with our chief cameraman Jacques Ballard, with whom we work for 4 years and who was a leading player of the success of Narcosis. Finally, we chose to work on Rangiroa with the same team as for Ocean Gravity, the Y AKA club Plunged Rangiroa.
3. Was your previous movie with Julie, Ocean Gravity, the trigger?
Yes undoubtedly, it was a trigger. The visual universe had seduced Charlie Robins and the choice of the place was largely packaged by our experience over there.
4. The shooting thus passed to Rangiroa in July, 2015, it is good that? You already knew that it was for this project exactly?
We knew that it was for a clip for Naughty Boy associated with the singer Arrow Benjamin. We had heard the song, with his voice only. Then we had the surprise during the summer when Beyoncé was going to be associated, maybe, with this song. We have the confirmation, how everybody 2 days ago by discovering the teaser! What a beautiful surprise!
5. Can you tell us (the) day(s) of shooting? With Alice? With Julie? With the on-the-spot team? With the American teams if necessary?
The Team was 100 % French, excepted the co-director Charlie Robins and the producer Sarah Tognazzi. Julie was real conductor, as specialist of the submarine world, in association with Charlie. She made a colossal work of preparation so that we can benefit from the maximum of time available on 4 days of shooting. We organized the shooting around the daily schedules of tide, then of which we shot a big part of the images in a strong current. We had only 2 hours a day big current. Then the rest of the day had passed to realize all the other plans, which sometimes are visible in the clip only 2-3 seconds, but which took us several hours of preparation. We trained several mini-teams. The team of the actors with Alice and myself, attended by our supernaturals apnéistes of safety, of whom Vladimir Brouillet who was of an exceptional help. With Alice we supported a lot ourselves because in spite of the shallow depth of shots (max 15 meters), it was very very physical. Other team was constituted by Jacques Ballard and his assistant Arthur Lauters, under the supervision of the divers bottles of safety of which Katy Corviolle of Plunged YAKA. So that the alchemy works, Julie had to make the constant link between 2 teams. Finally, Julie was ceaselessly in connection with Charlie Robins, who, in spite of not much experience of the submarine world, was present in the water everything the day with a more global, very important look on the project in connection with the song, its history and its rhythm. Every morning and every evening, we realized briefing and debriefings with viewing of the plans of the day, for a preparation always more precise. The success of this project was really possible favor has the anticipation of all the problems. There was no improvisation.
6. Had it difficulty on the shooting there? Weather conditions?Current? Was it physical, or clearly below your capacities?
Globally, there were no great difficulties. We had an incredible chance with the weather report. Physically it was very hard, but we had no big pip during the shooting.
7. We imagine that this project is a real springboard for your artistic career quarry to Julie and to you? Happy to have created a new genre? To have innovated?
When we launched Free Fall, our first movie 5 years ago, our career completely changed. It will have been the trigger of a new moose. We believed in our silly ideas and we tried to forge ahead, carried by the testimonies of the public. This is the way Julie found the energy to put in image a movie which she had written for several years. We move forward slowly, without rushing, by trying to make of the quality, more than the quantity. We are going to continue to try to bring a look moved on the submarine world.
8. You are used to having feet under the water, is that going to be complicated to be realistic after this project with Beyoncé?
Yes, no problem. I was very afraid after my accident and I really realize what is essential. I am lucky enough to have Julie and my daughter who show me what is essential.
Runnin'(lose it all) : le clip vidéo, co-réalisé par Julie Gautier
Plus d’infos (show more) :
- Sur le site de Julie Gautier (more détails on the Julie’s web site) : http://www.lesfilmsengloutis.com
- Le compte Twitter de Naughty Boy : https://twitter.com/naughtyboymusic
- Le compte Instagram de Arrow Benjamin : https://instagram.com/arrowbenjamin
- La page Facebook de Beyoncé :
https://www.facebook.com/beyonce